Hommes, gais, naturistes et fiers de l’être

Par Paul et Denis

Le témoignage de Paul

À l’âge de 23 ans, j’ai bâti ma maison et là, la liberté d’être nu est arrivée. J’ai commencé par dormir nu, ensuite, je me suis mis à déambuler nu dans la maison et, pour finir, à l’extérieur, sur le patio. De plus en plus, j’aimais être nu aussi souvent que possible. Les années ont passé et, un beau jour, je me suis décidé à aller à la plage d’Oka, en vacances, pour expérimenter le naturisme en public. Ce fut le coup de foudre!

Tant que j’étais seul, cela pouvait aller, mais, si je rencontrais quelqu’un, comment réagirait-il? S’il n’était pas naturiste, serais-je obligé de sacrifier mes activités naturistes? Eh bien non! J’ai trouvé quelqu’un de merveilleux, qui aime le naturisme autant que moi. Finalement, la vie a été bonne pour moi.

Depuis que je suis en couple, nous pratiquons le naturisme le plus souvent possible. C’est beaucoup plus agréable que seul. Mais reste encore un obstacle à surmonter, en 2012. C’est que les couples gais ne sont pas facilement acceptés dans les centres naturistes.

Au centre La Pommerie, par contre, nous avons été bien accueillis, car nous faisions partie d’une délégation du GNQ, mais, dans les faits, ils nous avaient à l’œil! À la moindre incartade, c’était la porte. Je suis d’accord avec cette règle car elle est la même pour tout le monde, hétérosexuels comme homosexuels. Je trouve néanmoins aberrant qu’en 2012, on mette les couples gais et les hommes seuls dans le même panier, tout ça à cause de préjugés ou bien, en ce qui concerne les hommes gais, de mauvaise publicité. Nous avons parlé avec des gens qui ont dit trouver anormal que nous ne puissions être acceptés dans les centres naturistes près de chez nous. Quelqu’un me disait que si nous étions parrainés, nous pourrions y être admis, mais voilà, comment être parrainé dans un centre quand on n’y connaît personne?

En région, il y a encore beaucoup de choses à faire pour réussir à se faire accepter en tant que naturistes, et encore plus, en tant que naturistes gais. Souvent, les gens ont une idée préconçue des couples gais avant même de les avoir rencontrés.

Dans le sud, sur les plages naturistes, tout le monde est accepté. Qu’on soit seule, seul ou en couple de même sexe ou de sexes différents, il n’y a pas de discrimination. Pourquoi cela n’est-il pas possible, ici, au Québec? Les personnes seules ou les couples gais ne devraient-ils pas être acceptés conditionnellement à leur bonne conduite, tout comme les couples hétérosexuels ou les familles?

Étant adeptes de camping, mon copain et moi partons presque toutes les fins de semaine, dans un endroit différent, mais le plus beau camping, c’est de loin le camping naturiste. Le naturisme, en effet, nous apporte un bien-être en harmonie avec la nature. Dans le naturisme, on apprend à s’aimer tel qu’on est, avec son surplus de poids, ses seins trop petits, trop gros ou tombants, son pénis trop petit ou trop long, etc. Ici, pas de top models ou de beautés comme nous les montrent les photos retouchées des magazines. Ici, c’est le réel, le naturel qui prévaut, l’être humain dans toute son authenticité et sa vérité.

Le témoignage de Denis

Mes premières expériences avec la nudité ont commencé alors que j’étais seul à la maison.

Par la suite, j’ai rencontré un couple d’amis naturistes, dont la conjointe était une collègue de travail, et ils m’ont invité un soir à aller souper à leur domicile, à la campagne, près de chez moi. J’ai accepté avec plaisir et ce fut ma toute première rencontre sociale avec d’autres personnes nues. Je me suis rendu compte que j’étais très à l’aise en tenue de peau avec d’autres dans le même appareil.

Les occasions se sont ensuite multipliées et je suis vite devenu un adepte du naturisme, même si je n’avais pas la chance de pratiquer aussi souvent que je l’aurais souhaité.

Un jour, j’ai fait la connaissance du copain avec qui je vis présentement et, ô surprise, il se trouve que lui aussi aimait beaucoup le naturisme. Ce fut alors le début d’une aventure merveilleuse.

À l’occasion d’une fin de semaine de camping (textile), je vous raconte une petite anecdote qui m’est arrivée peu après notre séjour à La Pommerie. Le samedi matin, je me prépare à faire le petit déjeuner. Machinalement, je m’apprête à sortir de la roulotte, dans mon plus simple appareil, quand j’entends mon copain me crier : « Aïe! On n’est pas dans un camping naturiste, ici! ». Je me retourne aussitôt et je rebrousse chemin assez rapidement, merci! Mon copain se tordait de rire, pendant que, tout penaud, je me rhabillais en vitesse.

Les couples gais en général sont bien perçus par les couples hétéros. En ce qui nous concerne, nous n’avons jamais rencontré de problèmes sauf dans les campings naturistes (mis à part La Pommerie).

Personnellement, le naturisme me permet de m’exprimer sans me cacher derrière des vêtements et surtout de m’accepter tel que je suis, sans jugement.

Le naturisme devrait pouvoir être pratiqué par tout le monde, sans exception, car c’est le plus naturel des modes de vie. Tout le monde y a droit, en dépit du fait que les naturistes aient encore de la difficulté à se faire accepter, même en 2012!

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