Il était une fois… ma première fois!

Par Valou(66)

Il me semble que si on avait un maximum d’information sur la « première fois », les sentiments, les émotions, ce qui a été fait, comment cela a été accueilli et tout, sûrement que les futurs nouveaux naturistes se poseraient moins de questions et pourraient se mettre à la place de la narratrice ou du narrateur et se dire « Ah, eh bien, c’est précisément de ça que j’ai peur ou ce que je crains… » Vous saisissez l’idée? Alors, laissez-moi vous raconter ma première fois…

Pour moi, ça va sûrement être plus facile que pour vous, puisque je viens tout juste de le vivre. Eh oui, et je suis encore vivante!

Alors voilà. Il était une fois… Non, je ne commencerai pas comme ça.

Aujourd’hui, cela a été ma première fois en public. Sincèrement, jusqu’à hier, tout allait bien : j’étais un peu préoccupée, mais ça allait. Je me suis couchée de bonne heure, et vlan!, dans la nuit, voilà que je me réveille et que je me mets à passer en revue dans ma tête tout ce qui risquait de m’arriver. Inutile de vous dire que je n’ai plus dormi de la nuit, car j’avais vraiment une peur bleue!

En effet, je me suis fait toutes sortes de scénarios, du genre : je vais porter un grand chapeau, me cacher les yeux, pour passer incognito. Naturellement, mon chapeau est grand, mais il est blanc, donc, c’est sûr, personne ne le remarquera!

Et puis, je vais me déshabiller avant même d’arriver sur les lieux. Mais, à vrai dire, je ne sais même pas où il est ce site, ni à quel moment je vais me déshabiller.

Bon, finalement, c’est tant pis : j’y vais pas! Euh!, c’est-à-dire que, comme j’y vais avec quelqu’un, j’peux pas me décommander à la dernière minute; ça n’se fait pas, voyons, en tous cas, pas dans mon livre à moi!

Et voilà que la sagesse et la raison m’ont rattrapée et je me suis dit : « Go with the flow! Tu verras bien ce qui va arriver! » Et c’est en plein c’que j’ai fait.

Désolée, c’est long un peu, mais ça a passé tellement vite quand on y repense, après coup!

Lac Meech. Plage O’Brien. Le 21 mai 2011.

Moi, le cœur me débat; la nervosité me « pogne ». Je suis quelqu’un qui aime parler, échanger avec les gens, mais, quand je suis nerveuse, c’est pire : je prends toute la place qu’on veut bien me laisser. Par chance, il y a cette bonne petite marche qui relaxe.

On arrive à la plage, et paf!, ça me frappe en plein visage, me déséquilibrant complètement : j’aperçois trois personnes nues!

Re-paf!, en regardant bien, je vois une femme et 15 hommes!

Re-re-paf!, j’entends : « Are you new? Well, you have to… » Tout un accueil! J’ai le goût de dire « Laissez-moi arriver, au moins! »

Bon là, je suis au comble de la nervosité. Il faut que je fasse quelque chose. Il faut que je dise quelque chose, comme dans une entrevue, tout haut : « C’est ma première fois en public! Soyez cool, je suis super nerveuse ». Au lieu de cela, j’ai commencé à déblatérer sur tout et sur rien, au point où mon compagnon a senti le besoin de me rassurer, en me disant : « Tu peux garder ton maillot, si tu veux; prends ton temps ». Je lui ai répondu : « Si j’le fais pas là, j’le ferai pas du tout » et vlan!, je m’assois et je continue mon monologue, en anglais, en plus, la majorité des personnes présentes étant anglophones (Dieu, merci!, je suis bilingue).

Puis, au bout d’un certain temps, quelques personnes se sont présentées et on a parlé des différents sites Web, des différentes associations et des bibittes, oui, oui, des bibittes et, croyez-moi, de la bibitte, il y en avait, « en bibitte », ce jour-là! Heureusement qu’il y avait beaucoup de soleil, elles se tenaient un peu plus tranquilles que de coutume et il y avait l’eau, aussi.

Tout ça pour vous dire que j’ai adoré ma « première fois » et que je me suis dit : « Je r’commence, c’est sûr! » Je me suis fait des connaissances aussi. Je vais sûrement aller à la piscine naturiste, en fin de semaine prochaine. Il y en avait des plus tranquilles, qui ne parlaient pas, mais j’ai tellement parlé moi-même qu’il n’y avait pas vraiment de temps mort pour que les autres puissent placer un mot! Ah!, ah!

C’est un bel endroit, mais, j’avais un drôle de feeling. En effet, comme le terrain est en paliers, il y a toujours des yeux dans notre dos et on ne sait jamais qui nous regarde, ce qui donne l’impression que quelqu’un nous épie.

Au terme de cette histoire, j’ai des remerciements à faire.

Premièrement, à « La Douce », avec qui j’ai déjeuné et avec qui j’ai jasé pendant quatre heures : c’est quelque chose! En tous cas, suffisamment pour me donner le courage d’y aller!

Finalement à « Sergiot ». C’est lui qui a dû endurer mes premiers moments de moulin à paroles et qui, par son calme, m’a tranquillisée et rassurée.

Alors, merci!

Il ne faut vraiment pas que le naturisme meure, parce que moi, je veux continuer à en faire. Alors Okapulco, Varennes et partout ailleurs, qu’on se le dise : j’arrive!

Depuis cette première fois, j’ai continué mon p’tit bonhomme de chemin et j’ai visité différents endroits comme la plage d’Oka, le spa de Varennes et le camping DSA. J’ai rencontré des ami(e)s incroyables, qui font maintenant partie de ma vie et avec lesquels j’ai tissé des liens très forts; en effet, des liens comme ceux-là ne se créent que très rarement.

À l’heure actuelle, j’en suis même à penser sérieusement à trouver une parcelle de terrain pour pouvoir installer une roulotte, pour y passer un maximum de temps, durant l’été.

Voyez-vous, le naturisme, pour moi, c’est ma façon de m’évader du monde ou plutôt, de ce monde où tout est fou, où tout va trop vite et où tous et chacun s’accrochent à trop de futilités. En quelque sorte, le naturisme me fait planer un peu; c’est devenu comme une drogue!

Je n’ai jamais aimé mon enveloppe corporelle mais, en devenant naturiste, je me suis vite aperçue que nous, les femmes, nous nous comparons et nous nous dénigrons beaucoup plus à cause de notre style et des vêtements que nous portons que lorsque nous sommes nues et qu’il n’y a plus rien à comparer et que les hommes regardent l’ensemble « de l’œuvre » plutôt que chaque petit détail.

Le naturisme, en effet, ce n’est pas qu’un bien-être physique ou mental, mais c’est aussi une façon de vivre en harmonie avec la nature, ce qui fait de moi quelqu’un d’assez écologique et basic, par nature. Mon besoin d’apprendre à agir en fonction de ma nature véritable s’est vite manifesté. Étant économe et constatant les prix faramineux des denrées et la consommation excessive pratiquée par mes semblables, j’en suis venue à me demander si je ne pourrais pas moi-même fabriquer ce qui se vend si cher, en cherchant à atteindre le meilleur rapport qualité-prix, tout en m’efforçant d’éliminer les produits chimiques qui sont, de toutes façons, inutiles et néfastes pour notre santé et celle de l’environnement dans lequel nous vivons.

J’ai donc commencé par les produits de base, en bouffe, et continué en fonction de mes goûts et de mes besoins. Cela m’a amenée à me pencher sur les produits de beauté, ces substances qui sont en contact avec notre peau quotidiennement. Ces savons qui assèchent, ces crèmes trop parfumées et qui tuent le PH naturel de notre corps et, surtout, qui ne contiennent qu’un faible pourcentage de produits essentiels à notre bien-être. J’en suis encore au stade de l’expérimentation, mais je suis fière des produits réalisés à ce jour, tels que savons, crèmes, shampoings en barres, qui sont soit non parfumés, soit simplement rehaussés par des infusions d’épices personnalisables et différentes huiles essentiels.

Ces produits sont à mon image : simples et naturels

Réponse de Pascal Evans (3 février 2016)

« Voyez-vous, le naturisme, pour moi, c’est ma façon de m’évader du monde ou plutôt, de ce monde où tout est fou, où tout va trop vite et où tous et chacun s’accrochent à trop de futilités. En quelque sorte, le naturisme me fait planer un peu; c’est devenu comme une drogue! » Je partage avec vous Valou(66) ce sentiment d’apesanteur comme cette joie de se déconnecter d’un monde en turbulence.

Réponse de Stéphane Bouchard (2 septembre 2021)

Je vous comprends, je le vis chez-moi dans mon apt. Incroyable sentiment de liberté.

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