Association naturiste de la Capitale-Nationale

Par RaySoleil

Il s’agit là d’une question qui préoccupe beaucoup de personnes quand elles commencent à pratiquer le naturisme.

Malgré que nous connaissions les bienfaits que procure le naturisme, ce mode de vie demeure quand même mal perçu, ou plutôt faussement perçu par une grande partie de la population.

Diverses raisons peuvent amener certaines personnes à ne pas s’afficher comme naturiste. Celles-ci peuvent être de nature familiale, professionnelle, amicale, sociale ou autres.

La sphère professionnelle peut s’avérer particulièrement sensible, car une carrière peut être détruite dans un milieu de travail conservateur, peu ouvert ou bien, un métier public.

D’autres raisons plus personnelles peuvent aussi motiver une personne à éviter de mentionner qu’elle est naturiste. La peur de déplaire ou de décevoir ses proches, sa famille ou ses amis, la crainte du jugement des autres, d’être ostracisé par le voisinage, les parents des amis de ses enfants, etc.

Personnellement, j’ai mes propres contraintes. Même quand j’étais président de la FQN, j’ai toujours fait preuve d’une certaine réserve quand venait le temps de me dévoiler comme naturiste. En fait, j’en parle généralement aux personnes que je sais suffisamment ouvertes d’esprit et dont je suis certain de l’honnêteté

S’afficher publiquement comme naturiste fait partie d’un cheminement personnel au même titre que celui qui nous a amené à tenter notre première expérience de nudité en commun. Ce n’est pas une obligation, bien entendu, de s’afficher, de la même façon qu’on n’affiche pas nécessairement ses convictions politiques ou religieuses, ses préférences sexuelles, son état matrimonial, son niveau salarial ou l’ampleur de son compte en banque.

Par contre, le fait que plusieurs restent dans l’ombre a aussi un effet pervers sur la reconnaissance du mode de vie naturiste qui conserve ainsi un caractère clandestin tout en entretenant une certaine aura de mystère, alors qu’il s’agit pourtant de quelque chose de tout à fait sain et naturel.

Le principe à retenir, dans tout ça, est de respecter ses limites individuelles, de faire preuve de précautions raisonnables et élémentaires quand cela s’avère nécessaire. Je n’ai jamais eu honte d’être naturiste : je ne tiens pas à m’en cacher, mais je ne m’en vante pas non plus. Si quelqu’un m’aborde en ce sens, je serai tout à fait disposé à répondre à ses questions. Il s’agit d’une forme d’éducation populaire, à la portée de tous, mais encore là dans les limites des possibilités de chacun.

Il y a aussi toute la problématique des photographies et de l’utilisation qui en est faite. En centre naturiste où la prise de photos est interdite ou contrôlée, cela nous assure une certaine sécurité à cet égard. Par contre, sur les plages libres, c’est une toute autre histoire, car des gens peuvent prendre des photos à notre insu, d’autant plus que les appareils et outils permettant de prendre des clichés, sont de plus en plus miniaturisés, diversifiés et à la portée de toutes les bourses.

La diffusion de son image en nudité totale ou partielle peut poser un problème à certaines personnes, d’autant plus qu’avec le Web, on parle maintenant d’un potentiel très large et rapide de diffusion.

Il faut réfléchir sérieusement avant d’accepter d’être photographiés ou filmés. Quand on décide d’aller se pavaner devant les caméras, il est bien évident que cela comporte des risques et que nous avons peu de contrôle sur l’utilisation qui sera faite de notre image par la suite.

Pour ma part, je ne suis pas encore suffisamment à l’aise pour paraître entièrement nu, même dans un magazine naturiste. Des photos avec le torse nu ou bien, totalement nu de dos, constituent, à peu de chose près, mes limites personnelles, mais encore là, cela fait partie d’un cheminement à l’intérieur duquel chaque personne a avantage à se respecter sans tenter de brûler les étapes.

Réponse de Jacques (29 juin 2012)

Très bonne réflexion ! Cela fait près de 47 ans que je pratique le naturisme de façon épisodique. Je n’hésitais pas à le dire dans mon entourage proche. En règle générale, ce sont des personnes intelligentes et cultivées. Dernièrement j’ai eu quand même une réaction négative qui m’a surpris. De vieilles amies septuagénaires ont un chalet sur le bord du lac des cornes près de Mont-Laurier. J’ai eu la naïveté de leur avouer que j’avais écrit une assez longue nouvelle dans un contexte naturiste en prenant le décor du lac. L’une d’entre elles a eu un haut-le-coeur. Jamais les gens de la région ne se permettraient une telle pratique, semblait-elle vouloir dire. J’ai compris que l’acceptation était pour certains et certaines très superficielle. Le naturisme est donc accepté quand ce n’est pas dans notre cour. Je suis depuis plus prudent.

Réponse de Jean Morency (23 avril 2014)

Hé oui encore bien des préjugés sur la simple nudité et que de confusion sur la nudité et la sexualité quoique cette dernière ne va pas sans l’autre. Les tabous et préjugés sont tenaces dans nos sociétés et je ne pense pas que ce soit une question d’âge mais de cheminement personnel.

Il y aura toujours des gens pour s’offusquer de comportements tout à fait  » naturels  » soit de se baigner nu en pleine nature par une belle journée d’été. Leur problème vient du fait qu’ils n’ont jamais remis en questions leur éducation et principes puritains axés sur l’obsession du mal lorsqu’il est mention de nudité.

Heureusement pour moi j’ai franchi ces barrières castrantes très jeune ce qui m’a procuré le plaisir de découvrir les bienfaits du Naturisme, cette communion réelle avec les éléments de la nature en toute liberté.

J’ai cependant pratiqué mon mode de vie en me gardant bien de l’étaler au grand jour pendant les années où je travaillais. Maintenant que je suis à la retraite il est plus aisé et confortable d’en parler autour de moi sans craindre pour mon intégrité. Le fait de paraître dans des revues Naturistes de Fédérations ne me gêne pas du tout au contraire c’est une autre barrière de franchie, d’une certaine façon un autre   ˂˂ coming out ˃˃ volontaire.